Joe Krapov partage ses images

Lorsque la fête se termine, je m’apprête à reprendre ma déambulation dans les Cyclades en carton-pâte de la Foire internationale de Rennes quand la magicienne Circé se précipite sur moi. Elle a pris la forme charmante d’une des danseuses grecques. Elle a une voix de sirène et est belle comme le péché. J’ai beau attacher mon mât de cocagne au reste de ma charcuterie ambulante – tout le monde sait, depuis que l’ai écrit « la tentation de Saint-Antoine » qu’il y a en tout homme un cochon qui sommeille et le mien ne dort que d’un œil – je me sens aussitôt transformé en enfant de porc et mon état ne fait qu’empirer. La gourgandine en effet m’envoûte en jouant de ma fibre gloriolesque, en tablant sur mon communisme photographique : il commence a être bien connu du monde entier que Joe Krapov partage ses images !

Ah bon ? Elle n’en veut qu’à mon Memory stick ? Comme c’est décevant ! Et voilà comment, ce dimanche-là, j’ai passé quand même un très bon moment dans les vestiaires du groupe Parthénon tandis que danseurs et danseuses se dévêtaient après leur prestation. Je puis bien vous le dire, j’étais réellement dans l’antre de Circé, dans le chaudron magique de la Grèce, de la grâce et de la beauté. Mais je n’en dirai pas plus pour ne pas vous rendre jaloux : celui qui a eu droit aux pommes d’or du jardin des Hespérides ne ressort pas du Paradis en clamant haut et fort qu’il a volé l’orange du marchand.

Vivent donc les voyages qui forment la jeunesse, vive le Memory stick qui fait tomber les frontières de l’âge sur les cartes de la mémoire, vive le carnaval de Venise à Chantepie, vive l’Irlande à Rennes et vive surtout la Grèce à Saint-Jacques de la Lande !