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samedi 29 mars 2008

Premiers symptômes 1 (Paroles plurielles 66)

paroles plurielles 66 métro Narb
PREMIERS SYMPTOMES

C'est étrange, depuis que je ne travaille plus, je me sens de plus en plus fatigué. Je suis de plus en plus de moins en moins au top. Ces petits rien qui vous chagrinent le matin, ce mortel ennui de l’après-midi dans le rocking chair, même devant Bonnie and Clyde qu’ils repassaient hier à la télé, sont peut-être le signe que je ne ferai pas long feu, qu’il se prépare un meurtre à l’extincteur, la fin d’une vie en partie perdue. Pas la peine de consulter un marabout pour se rendre compte qu’on est bon pour les oubliettes. C’est simple, quand je regarde par hasard et pas rasé ce grand méchant vous qui est moi dans la glace, je n’y vois plus personne que les papillons noirs de mon negative blues.

Premiers symptômes 2 (Paroles plurielles 66)

illustration manifeste coiffeurs anti-attali
C’est chez Max, coiffeur pour hommes, que j’ai commencé ma dépression au-dessus du jardin des amours perdues. Le merlan, qui est homosexuel, m’a filé un vache de coup de bambou :
- Des laids, des laids ! A chaque fois, c’est docteur Jekyll et Mister Hyde ! Dieu que les hommes sont méchantes ! Elles vous promettent un Mickey maousse on se dit « pas mal, pas mal du tout, mambo miam miam ! » On s’attend à des machins choses de première grandeur, on a l’eau à la bouche et puis quand tu t’y mets, qui est-ce qui est in, qui est ce qui est out ? Pamela Popo au Fouquet’s ? Panpan cucul chez Maxim’s ? No no thank's no ! Pas de zigzig avec toi à Buckingham Palace ! Des vents, des pets des poums : l’amour à la papa à l’hôtel particulier, eau et gaz à tous les étages ! Et le lendemain, baille baille Samantha, adieu, créature ! Souviens-toi de m’oublier ! Voilà, Ecce homo ! L’amour sans amour, c’est la cristallisation, comme dit Stendhal. Mais bon, la femme des uns sous les corps des autres, c’est aussi un peu la décadanse, non ! Je vous fais une friction, monsieur Sokolov ? »
- Pourquoi tu me racontes tout ça Max ? Moi non plus je ne l’ai pas trouvée, la recette de l’amour fou ! »
-Pour rien, rien , je disais ça comme ça. Quand même, vous, dire ça ! Enfin, pour moi, les femmes c’est du chinois !

Premiers symptômes 3 (Paroles plurielles 66)

DVD spectacles de Pierre Desproges
En sortant de chez Max, j’ai poussé jusqu’au Père-Lachaise. Là-bas, c’est naturel, il y a des arbres, de l’herbe tendre, jeunes femmes et vieux messieurs, vilaines filles et mauvais garçons s’y côtoient pacifiquement. La noyée, la fille au rasoir et le fossoyeur de Pacy sur Eure jouent au jeu du cadavre exquis. Sait-on jamais où va une femme quand elle vous quitte, sensuelle et sans suite ? Sous le soleil, exactement à mi-distance d’Edouard Branly et de Pierre Desproges, parmi trois millions de jocondes, ici gît Lola Rastaquouère, épouse Sokolov.
Elle m’attend et je l’entends qui chuchote en roulant les r :
- Eh oui vieille canaille ! Un jour comme un autre, toi mourir aussi ! »

Premiers symptômes 4 (Paroles plurielles 66)

C'est étrange, depuis que je ne travaille plus, je me sens de plus en plus fatigué.
Alors à la saison des pluies, dans la nuit d’octobre, j’ai eu la nostalgie, camarade. Je suis retourné voir mon lieu de labeur. J’ai emprunté la ligne 11 du métro jusqu’à l’avant dernière station.
Même pas besoin de remonter à la surface, quelques pas sur le quai et j’y suis : voilà, c’est bien ici que je faisais des trous dans les billets.
Maintenant, ma pauvre Lola, je te fiche mon billet, que je suis vraiment bon pour le trou !
Quand mon 6.35 me fait les yeux doux, je ne résiste pas à son appel ni au tien. J’arrive, mon amour ! Je t’apporte des Lilas !

poinçonneur des lilas disque Gainsbourg

PS : Bien que ce texte ne soit pas très gai sur le fond, il a quand même été fabriqué de manière assez drolatique.
La consigne de départ était de produire un texte de 2000 signes, commentant la photo en noir et blanc du métro et commençant par la phrase : "C'est étrange, depuis que je ne travaille plus, je me sens de plus en plus fatigué."
La version longue proposée ici a été raccourcie pour être envoyée à Paroles plurielles. Une fois que j'ai eu l'idée de faire parler le poinçonneur des Lilas de la chanson de Serge Gainsbourg, je me suis contraint à insérer des titres de chansons de ce dernier dans le texte ! L'air de rien, il y en a 70 dans la version longue et 42 dans la version courte.. Vous pouvez vérifier ici : http://www.paroles.net/chansons/1005.1/Serge-Gainsbourg

La première photographie est de Narb : visitez son site et le site de Paroles Plurielles
La deuxième a été prise rue de Lorient à rennes à la devanture du coiffeur "Caméléon"

Le DVD de Pierre Desproges et le disque vinyle de Serge Gainsbourg sont issus de ma collection personnelle !