Une aquarelle de Venise par Ilarion Pavlovitch Krapov (datée du 24 juillet 1995)

palais Chasserio à Venise
SOUVENIR DE VENISE

Autrefois, le carnaval de Venise durait six mois : une moitié de l’année à vivre dans la folie, à faire tout de travers, à se cacher derrière un masque pour ne laisser transparaître que… sa vérité profonde !

C’est à cette époque-là, en 1648, devant ce palais-là que j’ai appris la mort d’Antonio Vivaldi qui avait enchanté les bals et les fêtes de notre adolescence. La jeune femme qui était alors l’élue de mon cœur et qui m’avait appris cette nouvelle sans manifester plus d’émotion que cela portait une toilette exquise et un loup de velours noir.

Je ne sais ce qu’elle est devenue depuis mais je me souviens encore de nos longs baisers échangés là-devant cette porte, un pied dans la gondole et l’autre sur l’embarcadère, à ce moment si doux des adieux sous la pleine lune en face de la Dogana endormie

Aujourd’hui, sur le vaporetto qui vient de passer sous le pont de l’Accademia, ce n’est pas sans une certaine nostalgie que je me remémore, en apercevant le palais Chasserio, la jeune Isaura toute vêtue de rose et sentant bon, si loin d’ici, le doux parfum de ma jeunesse.

Mathusalem

Commentaires

1. Le dimanche 15 février 2009, 15:30 par joye

Si un jour tu voulais publier les aquarelles de ton papa, j'achèterais !!!

2. Le dimanche 15 février 2009, 17:14 par Joe Krapov

C'est un drôle de vieux stalinien qui n'aime pas trop le commerce.